J'ai fais une ébauche de ce que pourrait être le descriptif et justificatif du projet :
D'après un sondage réalisé sur X sujets, X % des étudiants de l'Université Montaigne ne savent pas réellement qui était Michel De Montaigne. Cela n'a rien de surprenant, de rare ou d'inhabituel. On nome aujourd'hui des établissements, des rues et des quartiers d'après d'illustres disparus mais ce n'est pas pour autant qu'eux et leurs mémoires perdurent.
Le projet serait donc d'organiser une exposition, une exposition sur Michel De Montaigne. Mais au fond, quel intérêt ? Si le public ne s’intéresse pas à l'homme, pourquoi cela changerait avec une exposition ?
L'idée serait donc la suivante : sur le modèle dadaïste, créer une exposition qui serait délicieusement invraisemblable... Des objets « ayant appartenus » à Montaigne seraient présentés du plus au moins crédible : son carnet de note, ses bottines, sa jambe de bois, son vieux survêtement, son baladeur cassette...
L'ensemble serait présenté avec aplomb et stoïcisme :
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Le baladeur cassette de Montaigne : À l'époque de Michel De Montaigne il n'y avait bien sûr pas de lecteurs MP3, la cassette audio était en plein essors. Bien loin du tout numérique de notre époque, on ne pouvait alors emporté qu'un nombre très limité de chansons avec soi. Montaigne avait des goût musicaux résolument classiques : il se complaisait dans la variété, de Piaf à Sablon en passant par Delin.
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Si les premiers objets présents seront crédibles, les derniers comme le baladeur seront si invraisemblables que jamais le visiteur ne sera dupé : la supercherie sera volontaire évidente.
Au retour de cette exposition, des étrangetés plein la tête, combien résisteront à l'envie d'aller recueillir la vérité ?
Il s'agit là d'un honorable précepte de didactique : pousser les gens à recueillir eux même l'information plutôt que la leur transmettre.
Pour ma part ce sont les intentions officielles, pas officieuses...
À la base j'ai avant-tout envie de tordre la réalité et de gentiment rire de ce qui est établi.
Afficher le ridicule, le burlesque et l'improbable de la manière la plus stoïque et sérieuse qui soit.
Au quotidien, beaucoup de choses prétendument vraies et sérieuses sont affichées de la sorte.
Même en Histoire d'ailleurs... C'est merveilleux le nombre de suppositions et théories qui sont formulées sous forme d'affirmations. Simplement parce-que provenant de "spécialistes".
Enfin, cette démarche là, je ne pense pas qu'elle soit acceptable pour certaines institutions. D'où le camouflage -néanmoins sincère- proposé ci-dessus.